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Le producteur et compositeur Jacques Morali rencontre Felipe qui danse dans son costume d'indien dans la foule à Greenwich Village (New-York). Felipe a alors l'idée de réunir, avce l'aide de Morali, un groupe réunissant les icônes des groupes sociaux américains les plus divers. Juste après, Morali rencontre Victor Willis dans Broadway et Victor ramène Alex Briley pour jouer un G.I. Avec son associé Henri Belolo, Morali tient des auditions pour 3 autres interprètes et les Village People sont formés. En vendant plus de 65 millions de disques (rapport datant de 1987), les Village People sont un phénomène avec des titres à succès comme San Francisco, Macho Man, YMCA, In the Navy, et Go West. L'ère du Disco est en plein boom. Des stars comme Madonna et Joan Rivers apparaissent dans leurs shows live à Las Vegas, Madison Square Garden, Japan’s Budokan, Sidney’s Hordern Pavilion et Hollywood’s Greek Theatre. Même Michael Jackson leur rend visite dans le LA’s Palladium.

Le groupe a gagné beaucoup de récompenses dans le monde notamment le Music Award américain du meilleur groupe en 1979. Les Village People jouent dans leur propre film en 1980, Can't stop the music, avec Steve Guttenberg, Bruce Jenner, Valérie Perrine, Paul Sand, June Havoc, Tammy Grimes et dirigé par Nancy Walker. Il reste un film-culte très populaire autour du monde.

Le groupe fait une pause en 1986, pendant laquelle certains membres ont exploré une carrière individuelle. Les Village People se regroupent sous la bannière de l'entreprise Sixuvus ("six d'entre nous") Ltd. Finalement devenus leurs propres patrons et avec l'aide de nouveaux managers, les Village People ont finalement construit une incroyable histoire de tournées live à succès avec de nouveaux et plus jeunes spectateurs, des shows télés et des ventes de cassettes vidéo.

Des membres d'origine, Ray, David, Felipe, Jeff et Alex ont continué. Glenn est toujours active avec le business de Sixuvus Ltd mais, à partir de 1995, n'est plus sur scène. A sa place, on trouve le petit nouveau Eric Anzalone. Les Village People font maintenant un show live avec leurs succès mais aussi un hommage à d'autres chansons et d'autres artistes de l'ère du disco. Ils ont enregistré en 1990 sur CBS Records "Living in the Wildlife", rentré dans les 10 meilleures ventes de disques et en 1995, ils ont chanté avec l'équipe de football allemande leur titre n°1 des ventes "Far Away in America".

Quel est votre Village People préféré ?

Quel est votre Village People préféré ?
Glenn Hugues "le cuir"
Victor Willis "le policier"
Alex Briley "le GI"
Felipe Rose "l'indien"
Randy Jones "le cowboy"
David Hodo "l'ouvrier"



Interview de Jacques Morali :

La France n’a pas toujours connu le désert musical que nous vivons aujourd’hui. A la fin des 70’s, Paris était le creuset d’une production disco effrênée et, au milieu des Patrick Hemandez, Patrick Juvet et Cerrone se trouvait Jacques Morali, un jeune producteur aux dents longues et au cerveau rempli de rêves américains et de culture Philly-Sound. A l’époque, Jacques Morali a été le seul Français à comprendre que l’Hexagone était trop petit pour un phénomène aussi large que la disco. Les USA reprêsentaient une opportunité autant musicale que commerciale et les disques de Morali cristallisaient ce grand espace qui allait si bien avec la richesse des sonorités discos. Les violons de l’album “African Queens” des Ritchie Family étaient quasi­opératiques et le beat du “Fire Island” des Village People avait ce “ooomph” sexuel qui le rendait unique. Morali n’était pas techniquement aussi novateur que Moroder, mais son intuition pour les concepts en faisait un maître de la disco populaire. On a souvent l’impression que le public dance n’a pas vraiment admis le travail colossal qu’aura produit Jacques Morali au cours de ces années. . Quatorze ans après, les cuivres et les mélodies de “San Francisco” ont gardé intact leur incroyable pouvoir d’évocation. Les disques de Morali attiraient, bien sûr, par leur opulence et leurs arrangements kaléïdoscopiques (ces vrilles de flûtes, ces coulis de harpes, ces clappings acoustiques). Mais ils séduisaient surtout grace à un effet de transport, quand les discos rassemblaient à des jungles luxuriantes ou à des navettes inteigalactiques. Jacques Morali mérite donc largement sa place dans la dance-music moderne, au côté de Sylvester et de D-Mob. D’une façon directe ou indirecte, ceux-ci n’auraient sûrement pas pu exister sans l’apport des producteurs comme Morali.

"J’ai toujours aimé la musique. En 63,j’avais seize ans et j'étais un fan de yéyé, Sylvie Vartan et tout ça. J’étais très banlieusard, je ne connaissais pas encore la musique américaine. J’ai raté mes examens et j’ ai fini par travailler dans un magasin de disques à l’aéroport d’Orly. J’écoutais tous les disques, il n’y avait que ça qui me faisait rêver. Un jour, j’ai rencontré Hervé Vilard au Fiacre, qui était le premier bar pédé de Paris, au début des 60’s. On est devenus copains et quand “Capri C’est Fini” est sorti, il m’a engagé et je suis devenu son secrétaire. Au début, tout allait bien, Hervé habitait chez moi à Asnières. il était vedette, mais il n’avait pas d’argent. Après sa première tournée, il est devenu complètement odieux. Il me traitait comme un chien et me balançait sans arrêt sa valise de maquillage à la figure et je devais tout faire, les choeurs, les lumières, les rideaux, etc. Après, j'ai travaillé pour Michèle Torr et Christophe. Et puis, f ai décidé de sortir mon propre 45T Mais le disque ne s’ est pas vendu, il a dû faire quarante-mille exemplaires. A l’époque, c’était rien. J’ai fini par me dire que c’était pas fait pour moi et je me suis mis à composer des chansons. En 70, j’ai sorti un disque qui s’appelait “Rock’n’Roll Is Back Again”, qui a fait un gros tube. Le 45T s’est vendu à deux cent cinquante mille exemplaires et je n’ai pas reçu un sou à part les droits d’auteur, mais ça ne m’a pas découragé. Quatre ans plus tard, à Amsterdam, j'ai rencontré dans un bar José Hébert, qui est aujourd’hui le coiffeur de Liz Taylor et de Cher et qui avait chez lui, dans une chambre de bonne de la rue Miromesnil, tous les disques de sou! et de Philly-sound. C’est lui qui m’a fait connaître ces disques. La même année, nous sommes partis en vacances aux Etats-Unis et l’année suivante j'y suis retourné pour enregistrer “Brazil”, suite au succès de MFSB. Je suis allé à Sygma Sound, à Philadelphie, au culot, et je me suis produit moi-même. Après “Brazil”, ça a été le début des hits avec “The Best Disco Iii Town”, “Life Is Music” et ensuite “African Queens” de Ritchie Family..."

Et quand as-tu eu l’idée des Village People?

" A une Halloween-party, j’avais vu dans un coin un ouvrier en construction, Felipe qu’on voyait partout, l’indien, le cow-boy et le cuir. Je me suis dit: “C’est l’Amérique, je vais faire un groupe de pédés, ça va leur plaire !“ Et j’ai sorti le premier album des Village People, avec les quatre pôles d’attraction des gais de l’époque Fire Island, Hollywood, San Francisco, le Village. Tu as eu du flair ou c’était un coup de chance? J’ai senti qu’il y avait un marché, j’y croyais. Bien sûr; Henri était persuadé qu’un groupe de pédés ne pouvait pas marcher. Au départ, il ne voulait rien faire avec les Village People. Et puis, quand il a vu que j'avais décroché le deal avec Casablanca, il a vite changé d’avis. C’est vrai que le premier album des Village People était 100 % pédé. Après tout, j’étais en plein dedans. C’était un produit sincère. Comment expliques-tu le succès des Village People? Au début, le groupe a eu du succès via les discos. On a vendu cent cinquante mille exemplaires de l’album comme ça. Mais pour le deuxième album ,“Macho Man”, les DJs pédés ont refusé de le passer, parce qu’ils disaient que c’était une exploitation des homosexuels. Alors que le premier avait marché grâce à eux, c’était ridicule. Le deuxième s’est donc vendu parce que les hétéros l’ont acheté.

Après “YMCA”, nous étions complètement acceptés par les télés et les médias. A l’époque disco, il était plus facile d’imposer des idées nouvelles? Non, c’ est toujours beaucoup de travail. Je composais moi-même, je trouvais les phrases clés moi-même, et je faisais traduire. Nous étions au centre du son de l’époque, comme aujourd’hui l’est MC Hammer. J’avais trouvé le son de l’époque avec en plus un petit côté européen. “In The Navy”, ça aurait pu être une marche ou un numéro des Folies-Bergères. C’était une musique de rue, que tout le monde pouvait chanter. Je n’ai jamais fait de la vraie soul. Je n’aurais pas été capable de composer pour Thelma Houston, par exemple. Je faisais de la disco blanche. Tu n’avais pas l’air d’être intéressé par l’électronique, pointant. Parce qu’aux Etats-Unis, il n’y en avait pas. Et puis, j’aimais les grands orchestres. J’avais vingt cinq violons et les meilleurs percussionistes de New York. Comment était-ce, Sygma Sound? A Philadelphie, c’était en plein ghetto noir. C’était un studio comme les autres, vraiment. Après, quand j’ai commencé à avoir du succès, j’ai travaillé aux studios Sygma de New York. Comme j’étais un bon client ,je passais onze mois par an en studio, on m’a fait u0n studio avec une chambre. C’était pour moi le seul moyen de faire venir un gigolo entre les pauses (rires) ! C’est simple de 74 a 82, j’ai composé et produit soixante-cinq albums"

Quand tu penses à cette époque, quel est ton plus beau souvenir ?

" Mmm... (il réfléchit) Dennis Parker. J’ étais complètement amoureux de lui. C’est lui qui chantait “Fly Like An Eagle”. Pendant plusieurs années, tu as été le symbole de la disco française. Non, ce que je faisais n’avait rien à voir avec la disco française. Mes disques étaient quand même meilleurs que ceux de Cerrone (rires) ! C’était même pas lui qui composait. Cerrone est le plus grand con que je connaisse sur terre. Et complètement prétentieux, en plus. Le grand avantage qu’avaient les Français comme Voyage, c’est qu’ils savaient enregistrer le son de la grosse caisse alors qu’en Amérique les techniciens ne savaient pas. Dans mes disques, je n’ai jamais eu des grosses caisses comme celles de Cerrone. Mais la grande majorité de la production française était limitée à l’Europe, tandis que j’étais le seul à travailler aux Etats Unis et à vendre des disques là-bas."

Tu crois qu’on te respecte pour le travail que tu as fait ?

" Je crois que ça reviendra. Peut-être après ma mort. Depuis cinq ans, j’ai le sida et mes deux derniers succès, Break Machine et Eartha Kitt, datent d’avant ma maladie. J’ai perdu trop d’amis. Quand Dennis Parker est mort, cela m’a vraiment ébranlé et pour faire ce métier, il faut une santé de fer. Tu ne peux pas être malade. Si je n’étais pas malade aujourd’hui, je serais en train de produire les New Kids On The Block. Des Vanilla Ice, je peux en faire cinquante. Parce qu’à l’époque, je sortais sans arrêt, j’allais dans le Bronx et je savais ce qui allait marcher. Je ne dormais pas beaucoup et c’ était dans les boîtes populaires que je trouvais mes idées."

Quel est le disque dont tu es le plus fier ?

"Ce doit être “YMCA”. C’est celui qui a eu le plus de succès. J'ai trouvé l’idée sur la 53ème Rue en passant devant le YMCA. Et comme j’entendais toujours parler de mecs qui allaient au YMCA et que ça baisait sans arrêt, les paroles me sont venues à l’esprit. Je suis allé tout de suite au studio, la chanson était dans ma tête, les musiciens s’y sont mis et une heure après, c’était un tube. Comment as-tu vécu la fin de la disco? En 79, la disco était encore énorme, mais dès l’année suivante les t-shirts “Disco sucks” sont apparus et c’ était fini. Oui, j’ai souffert, j’ étais dépressif, Il a fallu attendre 84 et Eartha Kitt, pour le retour de la Hi-NRG. j'ai vendu huit millions de Break Machine. Tu crois que toute cette disco a des racines homosexuelles? Oui et non. Quand tu vends douze millions d’albums dans l’année, ce n’est plus un phénomène homosexuel. Dans les concerts, tu vois 10% de pédés et 80% de petites filles. A l’époque, on vendait des albums parce que c’étaient des concepts. Les Ritchie Familly, c’étaient trois boudins qu’ il fallait arranger.Elles étaient grosses, il leur fallait des costumes somptueux pour les pochettes. Parfois, ce n’étaient même pas elles qui chantaient sur les disques et elles ne le savaient même pas. Mais il fallait qu’elles soient brillantes et à l’époque, Casablanca dépensait des fortunes pour les pochettes." (Rock&Folk planete dance 1991- Didier Lestrade)

Village People avec Belolo et Morali
JEFF OLSON
MARK LEE
RAY STEPHENS
Village People: Victor Willis, Policier original (1977-1979); Randy Jones, Cowboy original (1977-1980, 1987-1990); Glenn Hughes, Biker original (1977-1995); Mark Lee, Ouvrier (1982-1985) Ray Stephens, Policier (1985) Py Douglas, Policier (1985) Miles Jaye, Policier (1986) Bill Whitefield, Ouvrier (quelques apparitions entre 2002 & 2003) Alex Timmerman, Soldat (quelques apparences en 2002).
Can't stop productions
VILLAGE PEOPLE IN PARIS
PETHEAD @ 2007